dimanche 28 mars 2010

Giboulée de mars

Avril au bout de la langue, déjà se faufile. Et le ciel grisaille, s’enneige presque. Pas un appui de crayon, un frottage léger mais rapide. Un ciel d’humeur qui raye, efface, éteint son acier. Casse sa lumière d’ongles autour des choses. Noircit puis revire au bleu pour n’en laisser s’accrocher, bientôt, qu’une écharpe dans quelques branches chinoises.
Mars s’attroupe, crie ses oies puis plume. Mars transhume puis tond ses nuées, agnèle ses cumulonimbus. Mars bêle sa blanche enfance. Crève ses pochons de billes. Eclate en grains, sanglote dans le cou. Grêle la douceur, crible l’épaule tendue. Mars roule son orage, débonde. Soûle le vert tendre.
Avril au bout de la langue, déjà fond. Et le ciel charbonne, sombre presque. Pas un coup de crayon, un fusain profond mais vibrant. Un ciel de chiffonnement qui bouche, gomme, use son papier. Ardoise son lait autour des choses. Rechigne puis repique au bleu pour n’en laisser luire, bientôt, qu’un fracas d’ailes dans quelques branches dessinées.


Giboulée n f orig. Obscure. P-ê. mot du domaine occitan.

Pluie soudaine, quelquefois accompagnée de vent, de grêle ou même de neige et bientôt suivie d’une éclaircie voir averse, ondée, orage. Le Robert

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