lundi 16 novembre 2015
dimanche 15 novembre 2015
LOLA
Elle s’appelait Lola, Lola Salines. Elle souriait sur
des photos prises avec ma fille, lors d’un voyage en Italie, à Rome et à
Bologne pour le salon du livre. Car Lola était éditrice comme notre fille chez
Grund. Elles avaient le même âge et travaillaient l’une en face de l’autre.
Lola était aussi membre d’une équipe de derby roller de Paris la boucherie. Lola symbolisait, bien
involontairement, tout ce que détestent les barbares : la culture, la
femme assumée, battante et joyeuse.
Lola est tombée sous les balles des assassins du
Bataclan. Alors nous ressentons ce trou béant ouvert dans le cœur de ses
parents. Alors nous partageons leur immense peine et le chagrin indicibles de
notre fille. Car quels mots poser sur de tels faits ? Quel début de rationalité
sur des actes d’une telle gratuité ? Aucune cause ne saurait justifier un
tel mépris de la vie humaine ! Nous sommes dans l’écœurement et la révolte
mais avant tout dans le deuil, dans la solidarité avec toutes les familles des
victimes dans la compassion avec les parents de Lola, dans l’amour avec notre
fille Manon.
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