En mai 1992, lors d’une de ses expositions aux Sables d’Olonne, j’ai découvert l’univers extraordinaire d’un singulier touche-à-tout de génie, peintures, gravures, sculptures, céramiques. Un univers de siestards qui collent à la terre, d’histoires qui se cognent au ciel, de chairs débordantes, de pulpes odorantes, de rouges géranium, de bleus matines, de vert reine-claude, de couleurs de réclames émaillées. Un univers bourré d’amour et d’humanité.
En octobre 1992, j’ai eu le bonheur d’être accueilli dans son univers par Pierre Nivelle dit Camelus. Camelus tirant sa racine du lieu-dit le Camel, partagé avec sa compagne Geneviève. Y pénétrant, j’ai eu le sentiment, tout de suite, d’être, aussi, l’invité de toute sa création. J’avais sous les yeux toute l’inspiration de ses toiles, de la bâtisse aux jardins en passant par toute la gente animale, chats, moutons, canards… et dans l’écrin d’un magnifique paysage. En octobre 1992, j’ai eu le bonheur de découvrir un homme malicieux, attentif aux autres et au monde, un inventeur amoureux du cosmos, curieux de tout et en quête perpétuelle de chemins nouveaux, un artiste doué capable de la touche la plus délicate comme de la métamorphose la plus étonnante de la plus vulgaire boîte écrasée.
En octobre 1992, j’ai eu le bonheur de lier amitié avec Geneviève et Pierre, d’être admis royalement en Camélie, cet ilot grand comme une palette à l’échelle du monde mais sans mesure à l’échelle de la peinture. Dans ce Giverny camélien, j’ai entendu un peintre, devant son chevalet, dire : « Il faut tout aimer .Plus on s’intéresse aux autres, plus on est modeste sur son travail. Chaque peintre est un chercheur. C’est comme un tricot, chacun apporte un peu à celui qui vient. On n’invente pas grand’chose ».
En septembre 2000, la peinture a croqué Camelus. Pierre est parti tricoter des pinceaux avec ses potes Edouard Pignon, Picasso ou Calder. La Camélie, passionnément entretenue par Geneviève sent toujours la peinture fraîche. C’est encore cette terre d’indépendance que Camelus décrivait, ainsi, en 1997 : « En Camélie, comme presque partout, il y a le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Ceci pour le commun des mortels. En y regardant de plus près, la Camelie bénéficie de douze saisons et en reniflant au ras des pissenlits, il se trouve que pour de vrai, il y a presque trois cent soixante cinq saisons, une par jour. »
Et sans doute autant de toiles ou autres créations que je vous invite à découvrir sur le site tout neuf : voyageencamelie.com