samedi 1 décembre 2012
Tacadam, tacadam
Tacadam, tacadam, on avait les grévistes et les désespérés, les forceurs de passage à niveau, les ferreurs de caténaires et les dépeceurs de câbles. Tout un petit monde décidé à mettre des escarbilles dans les boggies et bloquer le doux défilement du paysage. Tacadam, tacadam, simplement peut-être autant de réfractaires aux aiguillages huilés de nos sociétés. Des briseurs d’horloges voulant éviter aux vaches la monotonie de leurs ruminations ferroviaires. Des acharnés du droit à la paresse ligués contre l’arrivée des trains à l’heure.
Et voilà tacadam, tacadam, après les flocons de neige, les tourbillons du vent qui poussent sur le ballast les feuilles mortes. Savonnant à nouveau la belle régularité du système ferré et laissant nos locos sans voies. Occasion pendant cet arrêt inopiné de revenir à Prévert :
En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré…
Et :
! Je voudrais tant que tu te souviennes,
Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux quand nous étions amis,
Dans ce temps là, la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Tu vois je n'ai pas oublié.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi,
Et le vent du nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais…
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