jeudi 20 décembre 2012
La fin d'un monde
A Bucharach et ailleurs le monde tournera encore le 22 décembre mais toujours aussi cabossé. Et sur cette sphère notre vieil hexagone qui se croit encore lanterne. Et dans cet hexagone tous les bunkerisés du nombril. Notre vieux monde n’arrête pas de mourir mais crise de foi religieuse après crise de foi capitaliste, l’organisme libéral continue ses métastases dans les cerveaux. Contre toute raison la disponibilité consumériste des neurones reste toujours l’enjeu de notre société. Et les charentaises au pied des sapins vont déborder de tous ces jouets (90% des étals) et toute cette technologie fabriqués par les petites mains des fourmis esclavagées en Chine, en Inde ou au Bangladesh. Ces derniers pays dans lesquels dans quelques mois on renverra nos déchets que trieront des enfants ignorant leur toxicité. D’aucuns qui minuitament vont messer devant un petit jésus à 2 papas Joseph et Dieu et une maman fécondée in cielo et défiler quand même bientôt à Paris contre… me diront que la charité bien ordonnée…
Et ça tombe bien car effectivement si la misère crèche sous tous les cieux, il est bon, au moment du grand gavage, de rappeler que 8,6 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Que 3 millions sont sans emploi et 3 autres en travail précaire dont ¼ de jeunes. Que 4 millions sont mal logés dont 700000 privés de logement personnel. 580000 foyers voient leur électricité rationnée ou coupée.
Alors c’est plutôt la fin de ce monde de la misère et de la précarité qu’on aimerait entrevoir. La fin de ce monde de l’individualisme et de l’égoïsme. La fin de ce monde du jetable et du gaspillage. On aimerait, sans espérer l’égalitarisme, que se rééquilibre réellement la balance entre « gros et petits », entre travail et rente. On aimerait la fin de ce monde où l’économie et la finance s’imposent au politique ou inversement où les politiques abdiquent devant la finance et le libéralisme. Ou devant des bouffis qui mordent la main qui les a nourris.
On aimerait aussi voir la fin d’un monde de soumis, de silencieux et fatalistes. Et surtout la fin d’un monde de geignards à la goule pleine, de frileux au bas de laine gonflé, et tous ces angoissés de la mort en bonne santé.
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