mardi 4 décembre 2012

Mon chat et les yeux d'Amélie





A cette heure autrefois du laitier, forcément le chat arrondit ses pupilles. Deux pleines lunes noires mangent l’iris. Semblables aux billes d’Amélie Poulain à la sortie d’un photomaton. Heure d’hiver ou pas, la nuit se dilate encore et il me fait les gros yeux, encore que le pliement de ses paupières à la moindre caresse de mes mots à son endroit, corrige cette prime impression. Visiblement il m’écoute et savoure ma langue de chat, miaulement apprise à la longue de nos voisinages sur ondes courtes. Quel nombre de mes mots possède-t-il ? Combien de ses idiomes ai-je moi-même acquis ? Sans compter notre langage de signes, de mes caresses à ses frottements en passant par ses ronronnements. Voilà le genre de questions qui certains matins me plongent dans le marc de café au point d’embrumer les prévisions chantantes ou cadencées des Jacques Kessler ou Joël Collado. C’est là, que sur le départ, le jour enfin éclairci, je peux compter sur le bulletin météo de mon félin. Lire, dans l’étrécissement à l’épaisseur du trait ou le grossissement à rondeur de calot de sa pupille, la couleur de ma journée.

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