dimanche 25 mars 2012

Heure d'été



Voilà, les jours allant, nous froissons un papier nuit de plus en plus fin. Une trame qui, très vite, part en fumée. S’amenuise le temps, d’avant le lever du rideau, où, sans public, le corps ne parle qu’à petits gestes, l’âme à petits bruits. Ce temps du décor ingénument patiné où l’être mange son bonheur dans des didascalies futiles.
Alors quand tombe le rouleau du ciel nous invitant au grill du grand théâtre, nous nous observons, soudain, bien seul en scène. Avec ni l’étoffe ni le verbe du héros. Quand au rôle nous aimerions y jeter un peu d’encre. Alors nous espérons qu’une histoire d’amour brûle les planches et nous avale dans le trou du souffleur.
Ou qu’un machiniste fantaisiste rembobine encore une heure le soleil dans ses cintres.

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