dimanche 10 mai 2009

Un présent de fer

« S’il n’y a pas d’enjeu c’est alors la justesse de vie qui importe. Par justesse il faut entendre un équilibre où la joie qui monte n’est pas aussitôt abattue, sans raison. C’est évidemment un programme peu profitable aux sociétés de ce monde mais c’est celui où l’on peut encore trouver sa justification.
La rentabilité est le créneau par où passent des ombres de manchots.
Je pense soudain à la luzerne. C’est comme si j’allumais une lampe douce sur ce coin de table.
Sommes-nous si misérables qu’un seul mot suffit parfois à nous désespérer ?
C’est la vieille fable : il faut fléchir pour ne pas se casser. Mais, en tournure argotique, on peut bien se casser pour ne pas fléchir.
Travailleurs acharnés. Tiens, tiens, et que font-ils ?-Ils démolissent un passé de pierre pour instaurer un présent de fer. »

Pierre-Albert Jourdan, mai 1980 dans « les sandales de paille »

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