samedi 12 octobre 2013

La clef des songes.




Elle se réveille parfois en sursaut et son sursaut me réveille. A la lisière, sans doute, d’un mauvais rêve dont elle ne saura rien me dire au milieu de son bol de thé. Corps contre corps, souffle contre la nuque de l’autre, main sur sa hanche, la nuit, malgré tout, nous sépare, creuse entre nous des étendues d’ombre, nous enlève au temps de l’autre. Nous entraîne à l’envers du miroir. Nous écrit d’autres pages.
Le jour nos fugues ne sont que rêveries. De brèves déchirures dans la trame. Rien du court-circuit des ténèbres. Un plomb qui saute à la pendule pour suivre la boule d’un pissenlit, attraper le pompon d’un petit bonheur. Au final le jour est désespérément terre à terre et contrairement à la nuit ne nous offre qu’une vie. On dit du chat qu’il a neuf vies mais le chat dort jusqu’à quinze heures. La queue du chat la clef des songes.

sur tableau de Jean-François Bourasseau


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