mercredi 28 novembre 2012

Juillet ( dans le jardin de mon père)






J’ai des jours dorés dans la mémoire, de bleu sur le feu et de corps dans la fraîcheur noire d’une chambre. J’ai des juillets lumineux de long compagnonnage où je suis son porteur d’eau.
J’entrais en grandes vacances quand il avait ses congés. Du temps encore pour son jardin. On restait. Mais juillet pimentait notre ancrage de ses rouges aztèques ou ses violets incas et notre bout de terre avait un goût de nouveau monde. Tomates, aubergines, poivrons, courgettes débordaient de nos porte-bagages. Toute la peine donnée maintenant nous souriait. Ni mer ni montagne, je prenais de belles couleurs dans le frottement des peaux.
Nous avions le Tour pour nous échapper et découvrir la France. La Grande Boucle punaisée sur le calendrier des postes que nous suivions collés à la radio, sur la moto de Robert Chapatte ou Jean-Paul Brouchon.
Le soir, dans les carrés, nous franchissions le Tourmalet dans la roue de l’aigle de Tolède Federico Bahamontes ou du grimpeur ailé Charlie Gaul. Encouragions Poupou d’une discrète poussette. Heureux équipiers, nous pédalions dans la terre, jusqu’au moment où le soleil perdait son maillot jaune derrière les framboisiers.

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