lundi 4 octobre 2010

Je m'en vais



Je m’en vais. Voilà ce qu’on retiendra du pompeux message que notre Philippe le Jolis de Villiers de Saintignon adresse à chacun en tant que résident sur ses terres de chasse. Il tente de donner à sa tournure un accent gaullien et dramatique. Ce n’est que coup d’épée dans le marigot de son vicomtat. Il s’en va mais au vent mauvais qui tourne, sans gloire ni vraies raisons invoquées dans sa missive, mais par opportun calcul, la diabolique arithmétique de sa déchéance départementale annoncée. Sa chute future du trône. Après 22 ans de règne despotique, j’ai plutôt cherché l’anticipation que le consensus, notre grand soucieux du seul bien commun, se voit contesté à l’intérieur de son clan et à l’extérieur par ses anciens cireurs patronaux.

C’est forcément trop pour cet égo surdimensionné, celui qui a traversé le cancer au galop, et regarde ses sujets de l’altitude mentale où on trouve sérénité, élégance et panache. Fallait oser l’écrire. Mais justement ce type, n’a eu aucune retenue pendant 22 ans. Il n’a eu, contrairement au sirop qu’il nous étale que le souci habile de mettre la Vendée au service de ses ambitions personnelles locales ou nationales. Chacun connait son parcours politique, fait de méandres et de rapprochements les plus douteux. Parcours populiste tout proche parfois de la xénophobie quand il s’oppose à l’entrée de la Turquie dans l’Europe ou dénonce l’islamisation de la société, parcours conservateur boutant la culture ouverte pour une culture patrimoniale et toujours sur la défense de valeurs surannées. Parcours très libéral quand il veut, par exemple, supprimer l’impôt sur les grandes fortunes ou les 35 heures.

Et le petit vendéen, dans tout ça, la Vendée ont été son labo vivant, sa marmite. Pendant 22 ans, il a expérimenté tranquillement sur nos terres ses rêves dominateurs. Chacun est devenu l’otage de sa pensée unique et le cobaye de son ambition. Il nous a fait une belle story telling. Il a détourné notre histoire particulière à son service. Il a voulu nous rallier à son panache blanc politicien en retouillant nos guerres religieuses intestines, surfer sur un socle identitaire très conservateur. Nous refaire le coup du notre maitre fallait oser. Il l’a réussi pendant des années dans nombre de cerveaux et d’endroits du territoire. Parce que l’agité du bocage loin d’être fou et bête, a su habilement mêler modernisme et tradition, désenclavement du territoire et assujettissement des esprits, changement et enfermement. Une grande politique culturelle et événementielle, dit-il, type Puy du Fou et Vendée-Globe mais qui avait, avant tout, pour but sa propre mise en lumière.

Alors le cœur vendéen va-t-il saigner sur les culs des voitures, les panneaux de chantiers ou les différents monuments à sa gloire ? Ce n’est pas sûr. Ce départ, ce n’est pas Xynthia. Il ne fera de tempête que dans les bénitiers.

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