Elle laisse en plan la pendule. Rechigne jusqu’à l’échancrure du premier baiser. Debout toujours après. La jeune fille, lumière sur fond noir, vient enfin s’asseoir en face. Pose son bol à la juste symétrie du mien. Voilà maintenant le matin en parfait équilibre sur le dos de la terre. Sa chevelure fait feuillage sur l’eau frémissante du thé noir. Je cueille un fruit oblong qu’elle m’offre sous sa fine chemise. Autour d’elle le jour prend lentement chair.
Il fait beau, il fait frisquet. As-tu bien dormi ? J’ai fait un drôle de rêve. Incises invariables parmi les anges qui passent. Petit tricotin d’une journée que chacun va dépelotonner de son côté. Quelques mots de laine qui, au fil des jours, crochètent notre histoire. Son visage fait tache claire sur un nuage de bergamote. Je la mange secrètement des yeux. Quand elle monte délicatement la porcelaine à ses lèvres, je rebascule sur terre.
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