lundi 5 mars 2012
Calvaire/2
« Calvaire ». Si ce n’était que langue qui fourche, qu’approximation lexicale. Si ce n’était que furoncle de la pensée, que bouffée christique…
Arrête de couper en quatre les mots, de prendre la langue pour une lanterne. Va donc tirer les vers des fruits plutôt que des cadavres. Mêle-toi de tes oisons et autres moutons sous la lie. Tu ne vas pas nous faire un poème pour un mot de travers.
Oui mais c’est langue qu’on équarrit, couleur qu’on affadit. Degré qu’on arase, valeur qu’on marchande…
Arrête de fourgonner la cendre, de prendre la langue pour un couteau. Va donc gratter le papier plutôt que la moindre plaie. Mêle-toi de tes chimères et autres lunes dans l’encrier. Tu ne vas pas nous faire un poème pour un mot pour un autre.
Oui mais, volontairement mal nommer les choses c’est créer du chaos, niveler le langage c’est mutiler la pensée. Ce « calvaire » ici travestit la réalité. C’est un leurre pour gommer toute différence de classes. Quand tout mot vaudra l’autre dans les cerveaux disponibles, plus aucune résistance ne disputera la séduction publicitaire.
Arrête ton délire sémantique, ton café refroidit.
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