lundi 8 novembre 2010

La jouissance du temps



On est dans la peau du regard, les couleurs raclées dans le souffle nocturne. On est au bout d'un voyage de peinture. Dans un lieu exténué de plaisir. On ne sait pas par quel bout de vue prendre ce grand saut dans le vide maintenant amorti par les ailes du pinceau. On pose la tête contre la fraicheur du carreau.

On ne sait pas toujours ce qu'on attend d'un quai, d'une saute charbonneuse, d'un ciel reculé qui lave les ombres. On sait qu'on y bouge des mélancolies. Qu'on y déplace les frissons dégottés dans la chair d'une chambre. Les chansonnettes des matins qui donnent des fourmis au cœur.

On se sait pas toujours ce qu'on attend d'une brèche, d'une dérive fabuleuse, d'un ciel nouveau qui marche sur nos jambes. Parfois ils nous emmènent en tableau. Dans une mue polychrome. Jouir bonnement du temps, devant la chute d'une lumière aussi nue qu'à l'origine du monde.

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