samedi 6 juin 2009

Dimanche 7 juin cultivons l'Europe

Mercredi 3 juin, Jolis de Villiers de Santignon s’est invité à 13h50 au café. Cerise sur le gâteau, à 15h27 en plein jardinage. « Bonjour, ici Philippe de Villiers… j’ai un message important, si vous avez une minute… vous et moi nous aimons la Vendée et la France… Ainsi entre le ravaleur de façade et le cuisiniste, l’agité du bocage, à deux reprises ce jour-là, est venu me brouter la feuille, pour me vendre ses salades brunes et ses carottes recuites. Outre que je ne goûte guère que le premier noblion venu vienne piétiner mes plates-bandes, ce genre d’invasion intempestive du chou me coure grave sur le haricot. D’autant que cette notoire girouette grinçant un jour avec le Cni, un autre avec Pasqua ou l’ex Fn Bompard, s’est tournée aujourd’hui vers l’Irlandais plein d’oseille de Libertas, Declay Ganley après avoir rabattu entre ses chênes la joyeuse bande des chasseurs, pêcheurs, natureurs, traditionneurs et autres tombeurs de palombes pour trouver gros bras à dresser barrières touffues et épineuses répulsives à toutes les têtes de Turc. Programme quelque peu faisandé et indigeste qui réduit l’Europe à une vision de clocher.

Dimanche 7 juin, l’Europe s’invite dans la journée des jardins, ce beau rendez-vous des jardiniers de tous les jours. A entendre les sondages, beaucoup semblent penser que le jardinage commun des parcelles qu’on appelle pays pour arranger une belle terre européenne cousue de cultures et de floraisons diverses mais ouverte est un très vieil arrangement qui ne nécessite ni veille ni passion d’entretien. Pourtant l’idée reste belle de tenter de cultiver sans haies privatives et sur le terreau de nombreux conflits des valeurs historiquement enracinées comme liberté, égalité, fraternité. Encore plus aujourd’hui où la crise stimule les tentations de replis sur les frontières les plus égoïstes. Bien sûr, L’Europe d’aujourd’hui s’est éloignée des idéaux des premiers fondateurs. Elle n’a pas échappé au roundup et au défolient du libéralisme. Elle est bien abimée et demain les radicaux du sécateur risquent de préserver leur chasse gardée. Alors l’urne reste le moyen d’éloigner les rongeurs de liberté, d’empêcher que suceurs libéraux ne ratissent trop large, de faire reverdir l’Europe sociale.

Dimanche 7 juin, L’Europe a suscité nombre de vocations jardinières, 161 listes. Si la plupart contiennent un programme écologique, beaucoup ont placé la survie de la terre et le retour de l’homme arraché à l’économique au centre de leurs questionnements. « Europe écologie », « Notre énergie pour la terre », « Pas question de payer leur crise », « Europe décroissance », « Union des gens », « L’Europe la vie », « La terre sinon rien », « Résistances ». Alors chacun peut trouver son carré où semer sa petite graine et contribuer ainsi à l’embellissement du plus large territoire en raccordant entre eux les jardins intérieurs du plus grand nombre d’hommes unis dans la même ambition de développement des solidarités.
Dimanche 7 juin, choisir l’isolement à l’isoloir, c’est laisser le chiendent des libéraux étouffer notre vraie liberté d’homme debout, c’est laisser la ronce des châtelains détruire nos défenses solidaires.

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