Aujourd’hui 2 juin, le nouveau musée René Magritte ouvre ses cimaises sur la place royale à Bruxelles. Ce cadre prestigieux va montrer la plus grande collection, plus de 200 œuvres, de cet artiste considéré comme le plus grand peintre belge du 20è siècle, mais aussi dessinateur, graveur, sculpteur, photographe et cinéaste. Né à Lessines en 1898, il est mort à Bruxelles en 1967. Son adolescence sera très marquée par le suicide de sa mère. Parti d’un futurisme tendant à l’abstraction, en passant par le graphisme publicitaire, il devient à partir de 1926 un artiste éminent du mouvement surréaliste, très proche d’amis poètes comme Scutenaire ou Paul Nougé.
L’originalité poétique de l’œuvre de Magritte avec ses titres sans rapport apparent avec le tableau, mais chargés eux aussi d’un grand pouvoir spéculatif, fait qu’elle imprègne fortement l’imaginaire collectif. Ses toiles sont connues d’un large public, même si une majorité en ignore souvent le signataire. Leur grande séduction tient au fait que Magritte fabrique du rêve, du mystère avec les éléments les plus réalistes, les objets les plus simples et identifiables, les situations les plus réelles. Il casse la logique rationaliste, il transgresse les références visuelles et intellectuelles dans la composition, la mise en espace de ses toiles et du coup conteste la perception du réel, ouvre l’imaginaire. Ses distorsions semblables à celle d’un poète nous affranchissent du carcan du regard unique, nous font toucher d’autres réalités possibles, des surréalités. Magritte nous offre dans la vision de ses tableaux et le décalage de leurs titres des suppléments buissonniers.
Ainsi écrivait-il: « Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées. »
Ainsi disait-il : « Je déteste mon passé et celui des autres. Je déteste la résignation, la patience, L’héroïsme professionnel et tous les beaux sentiments obligatoires. »
Ainsi confiait-il : « J’aime l’humour subversif, les tâches de rousseur, les genoux et les longs cheveux des femmes, le rire des jeunes enfants en liberté, une jeune fille courant dans la rue ; Je souhaite l’amour vivant, l’impossible et le chimérique… »
Aujourd’hui 2 juin, place royale à Bruxelles, l’œil va pouvoir s’écarquiller devant une peinture, à l'image de ses propos, d’une éternelle verdeur lisible et visible comme une pomme au milieu de la figure.
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