mardi 21 avril 2009

Sonner de l'olifant


Comme je le supputais, d’aucuns vertement me moquent pour n’avoir pas pipé mots, à propos de pipe, de celle dont on fait les plus mâles extases. « Faire une pipe », en fait, trouve sa source dans la confection de la cigarette, par les petites vertus du XIXème, avec du tabac à rouler et du papier fin à lécher. La « démocratisation » de la pratique a fait passer la langue de « faire » à « tailler » sans raison vérifiée. Taillable et corvéable ?
Retenons que la petite gâterie a beaucoup excité les imaginations comme celle de Frédéric Dard alias San Antonio la traduisant par entre autres : babiner le bolet, décapsuler le lutin folâtre, étancher le bigorneau, arracher le copeau, sonner de l’olifant…Alors l’affaire Tati va peut-être concourir à l’enrichissement de ces savoureuses expressions. Un nouveau questionnement demain va peut-être surgir : « Dis papa, c’est quoi faire un moulinet jaune ? »
Ainsi au hasard de ma dernière navigation sur la toile je viens de découvrir " le bateau ivre". Ce que je connaissais comme le plus beau poème de Rimbaud s’avère être aussi le nom d’une position amoureuse. Chorégraphie chaloupée baignant peut-être dans ces vers :
« Et dès lors, je me suis baigné dans le poème
De la mer, infusé d’astres, et lactescent
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l’amour !...

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