Ce qui fait peur dans cette histoire d 'enfumés de la tabatière, c’est de constater encore un peu plus que la bêtise n’a pas de limite.
Imaginons demain dans la lippe de Brassens une marguerite à la place de l’écumeuse bouffarde :
J’aurai plus de joie
J’ai jeté ma pipe
Ma vieille pipe en bois… »
Dans les lèvres de Rimbaud (voir dessin dans le dernier Télérama) une plume à la place de la vraie pipe en terre de Givet de la maison Gambier :
« Je vis assis, tel un ange aux mains d’un barbier
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L’hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l’air gonflé d’impalpables voilures… »
Ou entre les mots de paix de Géronimo un morceau de flèche à la place du calumet.
En 1929, Magritte avait peint un tableau représentant une pipe légendée : « Ceci n’est pas une pipe », voulant ainsi souligner la différence entre l’objet réel et sa représentation même la plus réaliste. De même que le mot « chien » ne mord pas comme le disait William James, on ne peut pas bourrer la pipe en image.
En 2009, les mordus de l’anti-tabac, en voulant piper les dés de L’Histoire cinématographique, ont rendu, du coup, bien plus visible l’objet de leur culot, le brûle-gueule de Mon Oncle.
Jérôme Deschamps rapporte, qu’au moment de casser sa pipe, les derniers mots de Jacques Tati auraient été : « J’ai l’impression qu’il y a une histoire d’amour entre la femme de salle et le grand noir qui fait le ménage. »
Notre facteur de génie pensait peut-être, à ce moment, à un prochain scénario, une nouvelle histoire d’amour entre lui et les spectateurs qui se fendraient bien la pipe.
merci pour Tati.
RépondreSupprimerje pense que je vais me remettre à fumer, à manger des rillettes, à boire du vin à table et en dehors des repas, à causer français, à plaisanter sur les bonzes en pyjama orange réincarné, à boire du café non décafeiné et de la verveine non dévervénéisé.
le mystère du moulin jaune ?