lundi 28 mai 2012

La pensée de mon chat



Mon chat semble parfois aussi curieux que moi des nouvelles fraiches que j’étale sur la table. Il vient volontiers y poser une patte appuyée en marque-page froissant là ma lecture. Ce matin dans sa rubrique « Le saviez-vous », Ouest-France m’apprend que « hommes et femmes consacrent, en moyenne, 35% de leur discours à parler d’eux-mêmes. Une activité aussi satisfaisante que faire l’amour ou manger. » Ce qui n’est pas mesuré c’est le taux de contentement de l’oreille qui reçoit cet épanchement narcissique.
Mon chat semble dubitatif et sans avis sur la question. Il est d’une nature assez discrète, peu disert sur lui-même. Je dois souvent lui donner ma langue pour traduire ses jeux de mirettes et d’échine. Je le pense, même privé de bavardage égotique, assez satisfait de sa ronronnante existence. Au temps qu’il consacre au rêve et à la méditation, je lui jalouse une probable très riche vie intérieure. Avec ce genre de pensée reprise à Pascal : « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un commentaire ?