samedi 5 mai 2012
Dans le jardin de mon père / 6 / J'étais la mouette
Vers la fin de l’hiver, Il dérouillait et huilait sa bêche. L’affûtait pour trancher net la terre. Au sortir de la cabane le soleil venait chanter sur la lame.
La bèche doit être à ta mesure. De bonne longueur entre ton pied d’appui et l’épaule. Elle doit être bien équilibrée pour économiser tes forces. Papa parlait parfois comme un vieil almanach. J’entendais aussi la longue transmission orale du savoir paysan.
Il ne sa plaignait jamais de quelconques douleurs. Disait au soir c’est une bonne fatigue. Il entamait le carré par le haut. Réservait une jauge. Il plantait le fer, ouvrait la chair noire, la renversait avant de la casser. Otaient les pierres ou os. Moi, j’attrapais quelques vers surpris dans les mottes. Pour les lancer à la querelle des poules. Sans en penser moins, il ne me disait rien. J’étais la mouette dans son labour.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire ?