mercredi 4 avril 2012

Dans le jardin de mon père / 1 / L' eruca sativa



C’est le bleu où le jardinier a des fourmis dans la binette. Un ciel tendu comme un tambour. Une douceur que l’œil myosotis des anciens aurait tâtée avec circonspection, tirant des plants sur la lune rousse. C’est un soleil pour le calendrier sans doute déraisonnable mais dans un réchauffement qui fait boiter les dictons.
Je vais, aujourd'hui, sur ma terre émiettée semer roquette cultivée, persil frisé vert foncé, radis de 18 jours. Trois petits sachets dans un plus grand en papier glacé, éco-emballé, flambante image légumière. De chez Vilmorin. Depuis 1743. Un peu plus chers, sans doute, pour ce transport à travers les siècles. Mais Marque auréolée, aussi, de cette historique et prometteuse devise : on récolte ce que l’on sème.
Sans compter qu’au moment de semer la roquette cultivée, il est plaisant de penser que cette illustre Maison a été créée par Claude Geoffroy maitresse grainière. L’eruca sativa bannie des jardins monastiques pour ses vertus aphrodisiaques.

4 commentaires:

  1. Et le Vendredi Saint ne pas oublier le premier rang de "pois de mai"...

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  2. Moi qui adore jardiner, je me retrouve tres fort dans tous ces mots de la terre , du temps, et des saisons.

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    1. merci,oui le jardin est le microcosme du monde.
      cultiver son jardin c'est aussi cultiver son jardin intime...Dans la complicité avec la terre, améliorer notre terreau, frotter notre grain éphémère même d'étoile au silex des premiers rires.

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