mercredi 4 novembre 2009

Le dernier indien


C’est quelques jours après son inhumation en toute intimité dans un minuscule village de Côte-d’Or qu’on vient d’apprendre la disparition d’un des derniers de nos grands penseurs, Claude Levi-Strauss. Grand passeur avant tout de la terre humaine. Celui qui avait dénoncé, notamment à travers l’étude des mythes les tentatives de hiérarchisation des cultures en démontrant le socle commun du fonctionnement mental entre les primitifs et nous, une même logique étant à l’œuvre dans la pensée mythique et la pensée scientifique, avait été un précurseur dans l’approche écologique du monde et des individus. Contre l’envahissement de l’égo, il s’était interrogé sur le sens de la civilisation et du progrès, dénonçant le sacrifice des espèces vivantes, la destruction des écosystèmes, l’uniformisation de l’humanité. Il appelait à se méfier d’une culture sans nature comme d’une nature sans culture.
On peut lire ainsi dans « La pensée sauvage » : « Il faut beaucoup d’égocentrisme et de naïveté pour croire que l’homme est tout entier réfugié dans un seul des modes historiques ou géographiques de son être, alors que la vérité de l’homme réside dans le système de leurs différences et de leurs communes propriétés. »

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