Depuis le regretté Reiser la vie des bêtes ne s’est guère améliorée, elle aurait plutôt empiré. Ainsi hier, pouvait-on voir, au journal de la 2, de pauvres oies se faire plumer vivantes en Hongrie pour aller gonfler les couettes douillettes de nos amis Suédois horrifiés à la vue de ce reportage tourné en caméra caché. Pourquoi vivantes, simplement parce que le duvet repoussant, les bourreaux peuvent ainsi espérer les plumer au moins quatre fois avant leur mort. Alors me direz-vous, les terribles images de Gaza à peine sèches, est-il logique de s’apitoyer sur le sort des oies hongroises, de leurs sœurs au foie gras, des poulets en batterie, des visons à fourrure, des taureaux des arènes, des chiens chinois, des baleines nippones et autres chats et singes des cosmétiques ? Peut-être pas de s’apitoyer mais logique de dénoncer le sort fait à tous ces animaux au nom de l’économique, du plaisir et du loisir. Ce qui est en jeu c’est l’exploitation organisée de l’animal à des fins de bonheur humain. Ce qui est en jeu, c’est la dégradation du degré de civilisation de nos comportements.
Heureusement, l’Homme a ses semblables pour se rattraper et étaler ses faces civilisées. Heureusement, il paraît inconcevable de voir sur nos écrans des hommes plumer par d’autres, réduits en esclavage économique ou sexuel, enrôlés même enfants dans des guerres, torturés à Guantanamo ou ailleurs. Heureusement l’exploitation ordinaire de l’Homme par l’Homme dans le monde du travail n’est qu’une allégation syndicale. Et puis que dire de ces horribles chevaux qui obligent de pauvres jockeys à franchir des obstacles ou de ce terrible bichon maltais Sumo qui vient de lâchement mordre notre ancien président Jacques Chirac ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire ?