Connaissez-vous Jeff Koons ? Peut-être alors ses œuvres ? Non ? On dit que c’est l’artiste contemporain le plus cher au monde. Ainsi sa dernière œuvre « Ballon flower » a été adjugée récemment pour 16 millions d’euros. De septembre à janvier, il a envahi le château de Versailles, avec des sculptures géantes et kitsch, dans le jardin, « Split- Rocker », une sculpture de 12 mètres de haut composée de 90000 fleurs, dans diverses salles, entre autres, un homard géant en aluminium, un lapin en acier, une panthère rose ou un Mickael Jackson en porcelaine. Ca ressemble à des jouets de mauvais goût, à des objets de bazar monumentalisés, clinquants, faits pour épater la galerie et briller dans les salons des très richissimes collectionneurs.
Connaissez-vous Jean-Jacques Aillagon ? Mais si, cet ancien ministre de la culture qu’on voyait régulièrement se faire interpeller par les intermittents le soir de la cérémonie des césars. C’est lui qui préside maintenant le domaine de Versailles et a donc invité Jeff Koons.
Avant Versailles, il était à Venise et dirigeait le Palazzo Grassi, propriété de François Pinault.
Connaissez-vous François Pinault ? Oui c’est le grand patron Breton parti de pas grand-chose, genre Tapie futé, ami des politiques, des Giscard, Chirac ou Sarkosy. Après avoir bâti PPR ( Pinault Printemps Redoute), il a investi dans le luxe avec Gucci. Aujourd’hui il a placé son fils à la tête d’un groupe dont on dit qu’il contrôle environ 43% et il se consacre avec sa fortune estimée la dixième en Europe essentiellement à sa grande passion : l’art moderne et contemporain qu’il présente donc dans son palais de Venise et parmi ses pièces, plusieurs Jeff Koons dont un chien éléphantesque qu’on retrouve à… Versailles.
Connaissez-vous la Fnac ou Conforama ? Ce sont des enseignes du groupe PPR qui vient d’annoncer pour 2008, un résultat net de 924 millions d’euros. Ce sont des enseignes dans lesquelles le PDG vient de programmer la disparition de 1200 emplois. Crise ? Ou réponse à la chute du cours boursier et donc à l’éventuelle rente des actionnaires et du principal qui du coup pourrait plus difficilement s’acheter ses jouets Koons ? Allez, comme un bonheur est si vite arrivé, il parait que le marché de l’art est, lui aussi, au bord de la crise et qu’il va s’écrouler. Et tant qu’il y aura des amis pour exposer les Jeff Koons dans des lieux susceptibles de frapper les médias et ainsi protéger les cotes, les milliardaires peuvent spéculer tranquilles sous les yeux ébahis des chômeurs venus à Versailles pour tuer le temps.
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