mercredi 16 janvier 2013
L’ancienne épicière.
On a chacun nos petits rituels devant notre quotidien local, en l’occurrence Ouest-France dans notre Vendée profonde. Ainsi, aussitôt avalé mon bol, je commence toujours sa lecture par la dernière page pour finir par l’éditorial. D’aucuns commencent par la page Obsèques . Je connais même certains anciens qui affirment n’acheter le journal qu’essentiellement pour cette page. Façon avec la saute des ans et la prise d’années, parfois une plus grande immobilité, de suivre les copains ou copines d’avant. De ne pas rater le coche du dernier ou de la dernière devant qui on va mettre une croix sur la vieille photo de classe. Par exemple Annick Gousseau née le Bouquin et décédée le 10 janvier 2013 dans le service « Les oiseaux » de la maison de convalescence de Puilboreau. Dont l’avis de décès précise : « Ancienne épicière ». Rare et poétique précision nous rendant, d’emblée, cette inconnue sympathique et l’auréolant d’un réel prestige. On la voit affairée, du matin au soir, dans son étroite boutique achalandée du sol au plafond, équilibrant en bavardant sur sa Roberval les poches des fruits ou légumes de nos mères ou les petits sachets dans lesquels, en nous souriant, elle avait glissé, puisés dans de grands bocaux multicolores, quelques berlingots ou rouleaux de réglisse. Rare et poétique insertion qui nous fait mieux mesurer la perte d’un être et l’éloignement d’un monde dans lequel on était annoncé par le tintement grêle de clochettes.
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est-ce que le décès de cette épicière ne ne rappellerait pas l'ancienne voisine de tes parents.
RépondreSupprimeroui sans doute une dame Chauveau si j'ai bonne mémoire tout à côté.
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