mardi 24 janvier 2012

RÉVEIL MATIN




Raté le chant rouge du coq. C’est la métallique sonnerie du réveil matin qui m’a enlevé à mon dernier murmure à l’oreille de la lune. Ce vieux cadran où se mord le temps. Ce coucou où trottent les secondes. Pas de ces carrés ou rectangles où ne claquent que des minutes vertes ou rouges. De ces quartzs qui gomment les secondes. Quand leurs poignées cognent dans toutes les poitrines sur la cendrée des cent mètres. Ces poignantes secondes 5, 4, 3, 2, 1 avant l’arrachement de l’acier ou du corps fuselés. Pas de ces mécaniques à claps secs mais ces horlogeries à grignotement, à lent égouttement, à doux écoulement. Ces pendules à l’élasticité d’éternité, à la pulsation accordée au battement voisin de cette chair qui, à ce moment où nos farfadets se rassemblent, vient frotter notre peau et nous pousse à attendre la minute suivante, au risque que cette autre brûlante élasticité du tissu aimé précipite un changement d’aiguillages, nous conduise même à rebrousser le sens des aiguilles et vraiment chercher l’éternité dans une course amoureuse contre le réveil.

Photo:Laurent Laveder

2 commentaires:

  1. Je vois avec plaisir que ce blog est sorti de son 2011 assoupi. Blog du matin, entrain !

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    1. merci Claude.Assoupi mais que d'un oeil! c'est le début d'un long projet si l'inspiration est au rendez-vous des matins.

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