mercredi 13 février 2013

L’origine du monde / 1 /



En ce temps là, au 20h bien dégagé autour des oreilles par dame Anastasie, on n’aurait jamais, plein petit écran, recollé à l’origine du monde son fiévreux visage supposé, tout à coup déniché dans l’obscur d’une brocante. Aboutement, donnant au tempétueux tableau l’académie jaunie d’un nu de daguerréotype et lui retirant soudain toute sa sulfureuse symbolique.
En ce temps là, sa reproduction décapitée n’enflammait pas le Larousse et je n’ai eu, fût-elle de sciences naturelles ou physiques, aucune tonsure éducative pour m’expliquer par Courbet quelque enfantement tellurique dans la douleur, envisager toute genèse cosmique hors le doigt de Dieu. En ce temps là tout était lisse sur notre bel éden et derrière le premier cri, les roses comme les choux refermaient gentiment leurs plis.
Un en ce temps là qui semble donc, à première vue, sans nous frotter à l’âge du silex, nous placer entre l’âne ou le bœuf, au premiers vagissements d’un certain JC qui depuis a fait une belle carrière dans l’encens et le grégorien.Un en ce temps là ne sentant ni le suaire de Mathusalem ni l’humidité ocrée des cavernes mais simplement la naphtaline des années sixties.
En ce temps là et bien au-delà des jupes jetées par dessus les barricades soixante-huitardes,le sexe de la femme était bien le sexe des anges.



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