lundi 4 juin 2012
La fable de la mondialisation
Tchirp, tshirrip, tchirp, tshirrip, ce matin gazouillis à la coda métallique et voltiges cisaillantes sur mon scalp. Croupion blanc et ailes noires, les hirondelles maçonnent enfin sous le nez du toit. Elles remontent de boue et salive le nid effondré à moitié, abandonné il y a maintenant deux automnes. Je n’avais pas eu le bonheur le printemps dernier d’observer leurs vols planés, puis bandés comme un arc avant leur atterrissage de flèche sous les poutres.
Par contre j’ai eu la désagréable surprise de découvrir un jour de juillet pendu en haut de mon cèdre une sphère feuilletée, un drôle d’ovni rayonnant de bip-bip, entre ballon cabossé et cortex, une boule de cuir et d’écorce grossissant à vue d’œil, de jour en jour : un nid de frelons asiatiques. Son décrochage à 13 m fut tellement périlleux qu’il conduisit à l’écimage de l’arbre.
Ainsi sans bruit à Manufrance et ailleurs les hirondelles manufacturières ferment leurs nids quand nous envahissent les ouvrières à bas coût cerclées de jaune-orangé et mangeuses d’abeilles. Tchirp, tshirrip, délocalistion contre colonisation, tchirp, tshirrip, c’est la fable de la mondialisation…
PS : Cette année ce dépeuplement alarmant conduit jusqu’à devoir recenser les nids. Alors si vous hébergez ou découvrez un nid d’hirondelles allez sur ce site pour le signaler : www.pasdeprintempssansailes.com
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