Vous savez très bien que, selon notre propre vision de myope, seules les étoiles sont à l’abri de nos pulsions destructrices. Nous ne constituons qu’une seule espèce sur un total estimé à cent millions. Bon nombre d’entre nous ont pris plaisir à savourer notre domination sur toutes ces espèces. En fait, nous avons créé certains aspects de la religion pour nous rassurer et nous convaincre que nous avons raison de souiller toutes ces autres espèces à notre guise. Nous avons organisé une théocratie virtuelle du viol de la terre qui garantit le caractère acceptable, sinon sacré, de toutes nos déprédations.
Il y a ses années, j’ai imaginé qu’on étendait un mince drap de coton sur tout le continent et son histoire, avant de prendre un peu de recul pour regarder les endroits où le sang filtrait à travers le tissu…Quand j’y pense, nos prétendues Guerres Indiennes ont été au sens strict de simples conquêtes et opérations immobilières.
Nous devons envisager cet univers à partir de l’intérieur et vers l’extérieur, plutôt que le contraire. Il ne saurait exister aucun concept autorisé de vertu ethnique ou génétique, qui devient inévitablement la source principale de la boucherie humaine.
La xénophobie est simplement un élément biologique de la bête humaine, laquelle a bien du mal à surmonter ce handicap.
Comme disaient les Sioux, « courage, seule la terre est éternelle ».
Si nous ne parvenons pas à comprendre que la réalité de la vie est un agrégat des perceptions et de la nature de toutes les espèces, nous sommes condamnés, ainsi que la terre que déjà nous assassinons.
Extraits de « En marge » la bio de Jim Harrison
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