dimanche 26 septembre 2010

Vision d'un jardin extraordinaire



Monet illumine Le Grand Palais jusqu’au 24 janvier. Monet dont une des toiles a baptisé l’Impressionnisme. Voilà l’occasion de s’éblouir, de se diluer dans l’œuvre si audacieuse, en son temps, d’un immense artiste qui a éclairé nombre de courants de la peinture du XXème siècle de l’abstraction au mouvement Cobra.
Le seul sujet de la peinture c’est la peinture. C’est sur une toile la capture de la lumière et de ses multiples variations. La haute note jaune de Van Gogh. La gamme infinie, chez Monet, d’un ciel baignant un bassin de nymphéas. Avant cette immersion qui obsédera ses vingt cinq dernières années, le peintre approchera cette lumière dans les séries des meules, gares, peupliers, cathédrales de Rouen, ponts. Il remet sans cesse sur le chevalet les sujets pour n’en extraire que l’essence chromatique des instants et saisons. L’œil est dans le sujet et ne peint que sa lumière. Sept couleurs écrasées sur la palette ( blanc d’argent, jaune de cadmium, vermillon, vert émeraude, garance foncé, bleu de cobalt) pour un pinceau dansant qui nuance dans la constellation des tons la partition lumineuse des secondes.
Vingt cinq ans penché sur un coin d’onde à pêcher dans la moire ombres, reflets, miroitements, tous les ocelles d’une peau toujours neuve, les ablettes fuyantes des nappes, à crémer des pétales. Vingt cinq ans plongé dans ces noces d’eau et de ciel, à pêcher dans cet amour tendre le mystère du monde. Voilà Monet et la peinture.
Voilà Monet revenu des ciels de Normandie, des bords de Marne, de la Creuse, de Rouen, Paris, Venise, Londres dans son jardin extraordinaire de Giverny. Voilà Le peintre qui trouve son cosmos dans ce trou fleuri entrelacé de joncs et d’iris, ses fièvres d’eau et ses bouquets de lumière. Voilà Monet qui trouve dans les détails ni dieu ni diable mais l’homme dans sa joie de la vision.

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