lundi 5 novembre 2012

Le sécateur





Voilà posé sur le fil de ma page, un drôle de corvidé aux fines ailes, bridées par une boucle de cuir. Je voyais toujours son bec crochu dépasser de ses poches de pantalon. Lame ovale croisant une plus épaisse en croissant. Un oiseau au poli de jais, dont la pupille saillante, me fixe latéralement.
Son dernier sécateur dont un ressort libère les ciseaux. Acier extra, parfaitement équilibré, qualité sans égale et fini irréprochable, tel que précisé, sur fond vert, dans son catalogue Manufrance.
Je l’ai encore bien en main cet outil modèle courant à 8 francs que j’ai sauvegardé de son fourbi. Pour un peu, le serrant, je sentirai presque un cœur battre dans mes paumes. Il en pendait deux autres dans la cabane dont un plus sec pour la vigne. Je les prenais et ouvrais un peu en cachette. Tu vas te couper me disait-il. Il n’aimait pas me les voir manipuler.
J’aimais regarder l’envolée de ses gestes précis dans les rameaux. Sa taille de fin d’automne qui faisait voler les rémiges des fruitiers.


Longue absence pour certains... afin de finaliser un manuscrit qui reprend les textes "Dans le jardin de mon père" et qui devrait conduire à une publication dans les mois à venir. Jusqu'à la fin de l'année je vais en poster un certain nombre.



2 commentaires:

  1. Paradoxal ! Un sécateur pour rabouter une aussi longue absence...

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    1. Rabouter verbe magnifique que je mets au frais dans mon garde-mots. Paradoxal peut-être pas puisque je vois que malgré l'étirement de mes publications tu n'as pas coupé nos ponts de suture.

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