mardi 4 septembre 2012

ECCE HOMO



La plupart l’appellent Suzon, ma voisine au tournesol. Suzanne lui va mieux. Dans ses yeux je vois toujours les prunelles de cette merveille fleur grimpante : la Suzanne aux yeux noirs.
Et puis son bonhomme de soleil m’a ramené, à ce qui restera pour moi, l’image iconique de l’été : le Christ restauré de Borja.
Le toilettage de cette œuvre de l’église du village a enflammé journaux et web. Depuis ses retouches au portrait christique, Cécilia notre artiste du dimanche et néanmoins octogénaire subit un véritable calvaire. Quelle injustice pour un geste totalement désintéressé et inspiré par la seule foi dans l’art.
Et puis sa réinterprétation naïve ou singulière n’a rien de sacrilège. Elle n’a, au fond, que fait redescendre ce larron divin de sa croix, sur terre quoi ! En lui redonnant face humaine, bonne bouille, le regard laconique devant un avenir plutôt biaisé. Terriblement humain, normal, un chômeur Quoi ! Pas le visage d’un de ses fils à papa qui se tire au ciel à la moindre crise capitale.
C’est vrai qu’à propos de mon bonhomme de Tournesol de Suzanne, ce bonhomme de peinture de Cécilia est un peu sommaire. Mais le peintre Elias Garcia Marquez, selon ses propres dires ne l’avait-il pas légué au peuple et écrit sous son tableau : ceci est le résultat de deux heures de dévotion à la Vierge de la miséricorde.
Alors miséricorde pour cette pauvre Cécilia et tressons lui couronne de lauriers plutôt que d’épines.


2 commentaires:

  1. Inspiré par la foi dans l'art, ou par l'art dans la foi ?

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  2. en tout cas la vérité se situe autour de la tête de l'art

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