vendredi 7 septembre 2012
Les Dahlias ( dans les jardins de mon père )
Vient au jardin ce moment magique du fleurissement. Gouachant, de blanc rose ou de violet, les rangs buissonnants des haricots ou allumant, de somptueuses corolles orangées, le vert dentelé des courgettes. À ces éclatements cycliques il ajoutait son propre embellissement floral.
Il disposait des fleurs, outre pour leur agrément, pour leurs vertus secondaires, protectrices ou pollinisatrices. Ainsi des œillets d’Inde entre les tomates, des capucines près des courgettes ou de la bourrache au bleu si secret. Celle du moucheron de Rimbaud amoureux de la bourrache et que dissout un rayon. Seul le dahlia n’était élu que pour son irradiant éclat.
Fréquentant la maison, Van Gogh, aurait délaissé ses tournesols, pour écraser ses couleurs devant les dahlias qui illuminaient le centre de la table et l’angle du buffet. L’été, il en rapportait de merveilleux bouquets que maman, qui ne jurait que par ses glaïeuls arrangeait en maugréant : ça ne tient pas en vase.
Mais il devait estimer que même éphémère leur beauté ne souffrait nulle remarque. Ni le rapide racornissement de leurs flammes comme le poudroiement mimosa de leur cœur sur le formica n’étaient susceptibles de froisser son bonheur. C’était sa fleur.
Maintenant la mienne. Ces fascinantes constellations rouges, blanches mordorées ou panachées brûlent au quatre coins de mon jardin.
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