Evidemment, ce n’est pas « la ferme célébrités en Afrique ». Mais par ma lucarne élue, ma fenêtre, j’ai eu le privilège, de suivre, pendant plusieurs jours, la nidification d’un couple de pigeons dans un sapin de mon jardin.
Perte de temps de plouc, jugeront certains, poésie de ringard, parisianiseront les autres qui leur marchent dessus. Oui j’ai été pigeonné par l’édification, au creux d’une fourche, de cet esquif de brindilles ardemment tranchées par le mâle et amoureusement cimenté par la femelle.
Et hier, au pied de l’arbre, j’ai ramassé un œuf blanc, découpé en son milieu. C’est mon oisillon de pâques qui est venu crécher sur ma terre, et qui, j’aime cette idée, lui, vraiment, m’apportera le ciel.
Gamin, je n’ai pas connu la chocolaterie des feuillages. Je n’ai croqué que dans du dur, de la vrai tablette noire avec les images collées sur le papier argent. Chez moi, on était plus près de la croix que des douceurs. Alors, quelle joie j’ai éprouvée, aux premiers œufs que j’ai camouflés, pour mes filles, dans la verdure.
Au quatrième siècle, l’église avait proscrit la consommation des œufs de poules, pendant le jeûne du carême. A Pâques, les œufs pondus et non mangés dans cette période, étaient décorés et offerts. Aujourd’hui, les palais vont gober œufs, poules, lapins ou cloches, précieusement enveloppés et enrubannés.
Parodiant Fernand Reynaud, cette année, j’aurais la chance de goûter l’œuf cassé de mes pigeons et l’œuf pas cassé, qui brillera, sans doute, à la fin du repas.
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