Mon premier se prénomme Amine, il est le héros involontaire et malheureux d’une série B auvergnate « Il n’y a pas de fumée sans Hortefeux ».Mon second Malik, saigneur des anneaux, est le Prophète des barreaux, le gilette deux lames du très long métrage de Jacques Audiard qui rase gratis le moindre battement d’humanité. Sorte d’épopée communautariste sauvage d’un self-made caïd malgré lui, petite frappe qui nous saoule de coups jusqu’au ko sous un ciel si bas que s’y cognent les cerfs. Mon dernier, Samir sort aussi de tôle pour retrouver sa rue et son père un formidable Jean Pierre Bacri dans « Adieu Gary ».Petit film avec un budget d’arête mais gonflé à l’hélium de la fraternité. Un gros cœur ouvrier qui s’éteint dans la « maison du peuple » avec le démantèlement de l’usine locale dont Bacri entretient le dernier rouage. Dans un carton-pâte de western, que traverse la figure mythifiée de Gary Cooper, l’amour et la solidarité remplissent doucement le sablier d’un moyen métrage dont on sort avec une dose de bonheur à délaisser les dealeurs pendant plusieurs jours.
Le bonheur voilà donc un sentiment bien intime que chacun estime aux rayons qui entrent par sa fenêtre. Sentiment donc bien relatif dont la mesure varie sur l’échelle des attentes des uns et des autres. Alors pourquoi tout à coup cette volonté de notre Chouchou de s’en mêler ; Quelle dard le taraude au point de vouloir transformer le PIB en BNB le bonheur national brut ? Le pourfendeur des éclaircies soixante-huitardes, le bretteur du « travailler plus », le forgeron du bouclier fiscal, le casseur du service public, aurait-il, avec la crise, retourner sa Rolex, ou ne cherche-t-il pas de nouveau à brouiller les cartes, à embrouiller le crédule qui manque encore à sa future réélection ?
Le libéralisme qui a précipité dans la précarité nombre de citoyens a radicalement perverti la notion du bonheur. Aujourd’hui il est fondu dans la consommation jetable, coulé dans la possession mimétique. Il n’est authentifié que dans l’apparence, L’ostentation. « Bonheur d’avoir, d’avoir plein les armoires… », Voilà le seul crédo des marchands de bonheur pour « la foule sentimentale ».
Alors qui peut croire le cinéma de ces mauvais acteurs économistes et politiques qui depuis des années jouent aux apprentis sorciers au détriment du bien public. Non le bonheur est une chose trop fragile pour être laissé aux manipulations de n’importe qui.
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