jeudi 7 mai 2009

La lanterne rouge

Le mai des cachetonneurs de présence, des doreurs de parachutes, des enchanteurs pourrissants, le mai des chevaliers nécrophages, des entrepreneurs de souffrances, des liquidateurs de conscience, le mai des prédateurs anthropophages, des tueurs à cages, des arracheurs de temps, le mai des supplicieurs, des suicideurs, des croque-vie est cette année singulièrement silencieux.
Faut-il qu’ils aient la gêne aux entournures ou bien la peur de la lanterne pour que tous ces aristos coprophages restent le bec cloué devant ce mois de mai qu’il vilipendait jadis pour leur arracher mécaniquement une part de leur barbaque puant la sueur ?
Et pourtant ce mai 2009, deux ans après le sacre du grand travailler plus, du grand bouffeur de 68, du grand bretteur de vent, en rajoute dans la rallonge de la paresse avec un premier et un huit ouvrant dès le jeudi soir les jambes d’un magnifique pont sur la hanche de toutes les mers dansant le long des golfes clairs. Sans compter le Viaduc du jeudi 21 dont les judicieux haubans ascensionnels font monter aux cieux quatre jours durant puis redescendre sur la plage des milliers d’échappés des asiles médéfiens leur préférant les îles crasses de l’improductivité caractérisée et les grasses prairies des matinées arrachées avec les pavés de 36 et 68.
Faut-il qu’ils aient le soir intranquille ou bien le bouclier tremblant pour que tous ces roitelets pyromanes soudain ravalent leurs caquètements de haute-cour, mordent dans leurs velours pour étouffer leurs glapissements exaspérés, quand passe la caravane des prolos.

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