jeudi 17 octobre 2013

Quand mon verre est aux trois quarts vide.



J’ai toujours eu tendance à voir plutôt le verre à moitié vide. J’ai une facilité déconcertante à désespérer de l’Homme. J’ai toujours trouvé que vivre était un foutu métier dans un monde de bipèdes qui ne songent qu’à s’entrebouffer.
Et puis parfois me revient un chouia d’espérance. Je capte une lueur dans la jungle des neurones et la grande disponibilité des cerveaux. Ainsi c’est, avec un étonnement presque jouissif, que j’avais découvert avant-hier, à travers un sondage, que 82% des français avaient une mauvaise opinion des bleus, de l’équipe de France de foot, joueurs trop payés, individualistes, grossiers…
Mais, à peine séduit par ce surprenant éclair de lucidité et prêt à retourner mon regard sur la contenance du verre mesureur d’humeur et y ajouter des larmes d’optimisme voilà que me surgit du robinet de l’info le visage de Léonarda, la petite kosovar reconduite à ses anciennes études. Et autour les palabres acides et accusatrices d’un certain nombre de camarades du camarade Manuel. Ce qui aurait pu ajouter à mon retour d’optimisme, quand je déchiffre, à travers leurs propos, que leur indignation ne repose pas sur le fond, soit l’expulsion, mais sur la forme, plus exactement le lieu, un car partant en voyage scolaire.
Autrement dit une arrestation à domicile et reconduite à l’aube les auraient laissés de marbre rose mais une telle opération dans le sanctuaire scolaire devient crime de lèse dignité humaine.
Belle étalage d’hypocrisie qui ce matin me conduit à voir le verre aux trois quarts vide.


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