mercredi 9 octobre 2013
J’ai 11 ans / 7 /
J’ignore comment papa a vécu cette nidification utérine. Je crois, avec un peu de joie discrète, à travers les marmonnements maternels. Pas le genre à mettre du sel sur ses humeurs biliaires. Je le vois, en ce midi d’avril 49, dans son jardin pendant cette affaire de femmes, tuant son impatience en sarclant ses échalotes grises ou en buttant ses fèves Aquadulce. Peut-être, comme dans les films, fumant roulée sur roulée de son paquet de gris Caporal. Est-il en manque d’amour à donner ce père contrarié ? Arraché de sa paternité pendant cinq longues années.
Avec ce fils laissé alors à quatre ans, dont l’apport des petits bras sur l’exploitation familiale a considérablement élargi la place au soleil maternel. Cet aîné ayant doucement forci contre l’absent. Avec cette seconde, fruit d’une brève permission, dont il ne découvrira le minois qu’à sa libération de camp. Cette gamine qui se réfugie dans les jupes, se cache de cet inconnu, qui n’est qu’os sur peau. Cette fille qu’aucune gâterie, poupée rare non plus, ne sauront ramener à son affection. Deux gamins dont l’Histoire a distendu ou coupé les liens du sang.
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