Plutôt cette photo que celle d'un paysage, pour notre œil vite drogué par leur plumage d'album, toujours trop mélodique pour nos couacs, au fond trop surexposé par leurs aplats de peinture. Souvent trop beau lin pour notre boîte.
Plutôt ce coin magnétique d'un bistro, ce théâtre de poche des saisons humaines. Ce petit bout d'éden à deux thunes contre un petit train d'enfer. Bifurcation apéritive dans le compartiment fumeur d'un percolateur.
C'était une fois, on se souvient d'une flânerie dans le grésillement des couleurs, de la clarté d'un genou rond nous aimantant vers un tremblement de lampes. C'était une fois dans l'odeur d'herbe d'une avenue encore mouillée.
On est entré dans un remuement de chaises laissant dans le bois ciré la voix rouge de joueurs de cartes, le bruit mat de jeunes poings sur la table, la phosphorescence de lèvres maintenant abouchées au cuivre joyeux d'une fanfare.
Plutôt cette photo pour peindre un voyage que celle d'un paysage, toujours tirant la nappe, ce lieu d'éponge des bleus à l'âme, ce lien avec l'argile des hommes, ce lieu qui nous a parfaitement tiré le portrait. Plutôt cette photo tachée de raisin noir.
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