mardi 8 juin 2010

Café de la paix La Rochelle


Le ragtime n'y court plus après les images muettes, le ciné pathé n'y bobine plus les dimanches. Les ondes d'opérette n'y crèvent plus les reflets. Maintenant les miroirs nous entrainent au fond de nous-mêmes. Dilatent la scène où nous poussent des soirs illuminés.
Maintenant on est seul, Café de la paix, à l’ombre des arcades, dans l’ébriété des escales. On a pour se noyer un ciel marouflé tout pimpant de pétales, une rivière de verres où coule la lumière. On est en dérangement en attendant que Simenon vienne s’attacher à l’anneau de la phrase.
On sait que la vie n’est qu’un roman noir qui nous pousse à trouver un coupable qui nous ressemble comme deux gouttes d’encre. Maintenant on est seul, Café de la paix, à la fraiche des arcades, dans le clapotis du temps.

3 commentaires:

  1. Magnifique !
    J'imagine ce texte en exergue d'un recueil, dont je réclame la suite !

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  2. Très joli texte, plus que joli : il coule comme un fluide ! Bravo !

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    1. Merci Anonyme ( anonyme malheureusement) le texte figure maintenant dans un recueil publié l'an dernier aux éditions Soc et foc disponible au prix de 12 euros: "Les dérives immobiles"
      en me contactant: jean-pierre.sautreau@wanadoo.fr

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