Comme dans nombre d’affaires similaires, c’est le bras droit qu’on vient de couper à France Télécom après le vingt quatrième suicidé de la société. A la tête elle, la ministre du culte financier vient de renouveler son entière confiance.
On ne va pas larmoyer sur ce fusible sans doute déjà rebranché dans quelque boite du même acabit. Mais après avoir vu à Annecy le Lombard suer sous les caméras et les huées, comment ne pas repenser à la formule fétiche des politiques responsable mais pas coupable.
Pourtant c’est bien ce cynique qui après avoir déclaré son groupe en guerre économique, suivant la mode libérale, a développé sa stratégie de conquête, organisé en conséquence militairement ses ressources, fait dégringoler alors ses ordres de bataille, des étoilés aux sans grade des boutiques et plateformes en passant par les petits galonnés le doigt sur la couture. Pourtant c’est bien ce coupable qui s’est assis, à vingt quatre reprises mortelles, sur « son obligation générale de santé et sécurité »ainsi inscrite dans l’article L 41211 du code du travail : «L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs »…
Responsable mais pas coupable…Il serait trop simple cependant de ne stigmatiser que ce froid patron. Comment admettre qu’il ait fallu vingt trois suicides pour déclencher la réaction médiatique. Quand on pense à l’immédiat tollé (et c’est juste) que provoque chaque mort d’un militaire en Afghanistan, on mesure l’intolérable banalisation de la mort au travail. Le monde de l’entreprise est devenu le monde du silence coupable, de la lâcheté, de la compromission. Les valeurs collectives en décalage avec dictats de la société libérale, ont été laminées par l’individualisation qui a conduit à l’individualisme le plus cruel, à une lente insensibilisation à l’insupportable. Le management par le stress et la peur a fini par inoculer une dose mortelle d’acceptation puis de dépersonnalisation, des cerveaux disponibles à la tonte interne et externe.
Peut-on espérer que la décrépitude actuelle du libéralisme conduise à un retour des solidarités. ?
brutalement, tu me ramènes au CA...
RépondreSupprimerTune m'as pas répondu pour le pajo-mobile...